Créez vous-même facilement votre propre jardin aquatique

terrasse au bord du bassin

Point d’orgue de votre jardin, le bassin accroche le regard, interpelle l’oreille, apporte une touche zen à votre environnement. Il sera tant un espace de détente pour les grands que de découvertes pour les enfants : observer les poissons ou la faune qui s’y développent est passionnant ! Un bassin bien intégré et dont l’écosystème se développe harmonieusement accueillera libellules, vers luisants, papillons et même quelques oiseaux venus s’abreuver par temps chaud !
Naturel ou artificiel, découvrez comment installer votre petit coin nature personnel avec tous nos conseils d’aménagement et de choix ! Avec quelques bons conseils, un peu d’entretien et de la patience, créez un petit coin de vie sauvage dans votre jardin.

Comment concevoir facilement un bassin artificiel grâce aux bacs préfabriqués ?

C’est l’option la plus simple pour débuter. Pas besoin de grandes compétences pour la conception ou l’aménagement. Les bassins artificiels peuvent très bien être conçus dans n’importe quel contenant de grande taille, et d’au moins 30 cm de profondeur. Vous trouverez aussi des kits comprenant tout le nécessaire en jardinerie (bassin préformé en polyéthylène et tour de bassin en bois par exemple pour une utilisation hors-sol). Certains kits très complets proposent également une pompe de filtration et un oxygénateur. Ces mini bassins sont idéaux pour se familiariser avec l’entretien ou pour les petites surfaces.

Nous vous recommandons de les installer dans un endroit à l’abri du soleil (pas plus de 6h d’ensoleillement quotidien) afin d’éviter que les algues ne prolifèrent et déséquilibrent le biotope. L’orientation à l’est ou au sud-est est idéale, à proximité d’arbres à feuillages persistants pour apporter de l’ombre sans que les feuilles ne viennent souiller l’eau, sous peine de la transformer en vase.

Les bassins hors-sol

Première option des bassins artificiels, l’installation hors-sol (demi-tonneau, abreuvoir en pierre, bac ancien en zinc, bassin miniature en kit du commerce…). Elle est parfaite si vous voulez une installation rapide, peu onéreuse et qui ne nécessite pas de travaux dans le jardin, ou si vous disposez seulement d’une terrasse. C’est l’idéal pour découvrir et si cela vous passionne, envisager une création avec plus d’envergure et d’investissement.
Ce petit volume d’eau vous permettra d’accueillir quelques plantes aquatiques et éventuellement de petits poissons. Toutefois cela satisfera aussi les insectes et petits oiseaux qui seront ravis de trouver un point d’eau fraiche.
Point de vue entretien, l’eau d’un bassin, tout comme l’eau d’une piscine, doit être filtrée pour ôter les particules indésirables. Vous devrez installer une petite pompe de filtration, pour garantir la pureté de l’eau. Une bonne oxygénation de l’eau est nécessaire également : une petite cascade pourra s’en charger agréablement, en procurant un doux bruit relaxant. Le choix de l’emplacement doit prévoir un raccordement à l’électricité respectant les normes d’usage.
Les petits bassins de ce type, d’un faible volume ne permettent pas la création d’un écosystème autonome, l’eau ne se renouvèle pas assez. Vous pouvez installer quelques plantes oxygénantes et purifiantes mais elles auront principalement un rôle décoratif.
Selon les régions, les bassins hors-sols ne peuvent pas être maintenus durant l’hiver (risque de gel dû au faible volume d’eau), nous vous déconseillons alors d’y installer des poissons qui auraient une vie bien trop courte, de sélectionner avec soin les plantes et d’anticiper l’hivernage !

Les bassins enterrés préformés

bassin préformé pour étang

Solution plus évoluée, si vous avez le temps et la possibilité de toucher au jardin, vous pouvez opter pour un bassin préformé du commerce qui sera enterré. Cette version nécessite peu de travaux mais vous permet une installation plus pérenne et de plus grande envergure. Vous trouverez dans le commerce des bassins préformés en polyéthylène (PE) ou en plastique renforcé avec de la fibre de verre, de formes et de contenances variées mais dépassant rarement les 1000 litres. Ces bassins résistent au gel et aux UV.
L’installation est assez aisée mais nécessite le soutien d’un professionnel. En effet, il faut creuser dans le jardin un emplacement respectant la forme et les différents niveaux de profondeur. Le choix de l’emplacement également doit être bien réfléchi car il est définitif !
Les bassins préformés sont étudiés pour l’ajout optimal des différentes espèces de plantes aquatiques et disposent de plusieurs profondeurs et d’espaces différents pour vous guider dans l’agencement.
Les modèles à enterrer présentent un avantage majeur : la rapidité et la facilité d’installation. Leur matériau résistant ne nécessite pas de protection particulière supplémentaire et vous pouvez vous permettre de les installer partout. Un raccordement électrique adapté à l’usage extérieur est nécessaire pour le fonctionnement de la pompe de filtration ou de la cascade. Plus le bassin est petit, plus le système de filtration s’avère indispensable. A partir de 10m2 vous pouvez vous dispensez de système de filtration mais le mieux reste de prendre conseils auprès d’un paysagiste professionnel qui saura vous proposer le biotope le plus adapté à votre région et aux dimensions de votre bassin.
La taille conséquente de ces bassins vous permet de les laisser en eaux toute l’année et d’y installer des poissons, dès lors que la profondeur assure une zone hors gel toute l’année.

Les étapes de construction d’un bassin enterré

construction d'un bassin enterré

L’expérience du bassin vous a plu mais vous souhaitez voir plus grand ? Ou tout simplement vous lancer directement dans la conception de votre propre mare ? L’auto-construction d’un bassin vous permet toutes les fantaisies, ne vous limite ni dans la taille ni dans la forme. En revanche, elle demande de bonnes compétences (terrassement, maçonnerie…) ou peut être réalisée par un paysagiste. Voici nos conseils pour réaliser avec un succès un bassin naturel dans votre jardin !
Différentes solutions s’offrent à vous, du simple bassin creusé et étanchéifié par une bâche au bassin en « dur » (béton projeté ou parpaings). Dans le cas de ces bassins plus pérennes, l’appui d’un paysagiste est recommandé tant pour choisir le bon emplacement que pour réaliser une conception et des travaux de qualité.
Les principales étapes rappellent celles de la construction d’une piscine :

  • Définir l’emplacement ;
  • Délimitez les contours avec des cordelette enroulée autour de piquets, de vieux tuyaux d’arrosage, vous dessinez au sol votre futur bassin ;
  • Creuser le trou selon les contours définis, en prenant garde de ménager différentes profondeurs (plus profond au centre, avec « des marches » sur le pourtour pour les plantes) ;
  • Mesurer la longueur et la largeur du trou réaliser en épousant le fond et les parois afin de calculer les dimensions des bâches ;
  • Ratisser le fond pour ôter les cailloux trop gros ou trop pointus ;
  • Poser un feutre géotextile sur tout le fond du bassin : il protégera la bâche étanche et préviendra de la moisissure, vous pouvez le préfixer avec de grosses pierres sur le pourtour, avec un débord d’environ 30cm ;
  • De la même manière, en épousant bien les formes du bassin et en faisant le moins de plis possible, poser la bâche étanche EPDM. La bâche est dense et lourde, cette opération nécessite de l’aide et de la patience, faites-la déborder sur environ 50cm à l’extérieur du bassin ;
  • Commencer le remplissage : Faites-le progressivement, afin de pouvoir ôter au fur et à mesure les plis. Il en restera toujours, mais ne se verront pas une fois le bassin rempli ;
  • Fixer la bâche : à l’aide de grosses pierres plates par exemple, disposées harmonieusement. Elles seront tant décoratives qu’utiles et maintiendront la bâche. N’hésitez pas à jouer sur les volumes et les couleurs. A terme ce sera la cachette parfaite pour quelques grenouilles !

Pour un bassin en dur, il suffit de remplacer l’étape du feutre géotextile et de la bâche par des briques de béton (ou par un béton coulé dans un coffrage) recouvert d’un enduit hydrofuge. La mise en œuvre est plus complexe, mais présente l’avantage d’une construction durable. Dans le temps, il faut surveiller l’étanchéité de l’ouvrage qui peut être mise à mal par les mouvements du terrain : des fissures peuvent apparaitre.

Le système de filtration est installé en suite, calibré selon le volume d’eau.

bassin à carpes koi

La végétalisation d’un bassin artificiel

Une fois votre bassin construit et rempli, nous vous recommandons d’attendre un mois avant d’y installer des plantes. En effet l’eau a besoin de « se poser » et de s’équilibrer grâce au système de filtration que vous aurez mis en place.
Selon la taille de votre bassin et son volume d’eau, vous pourrez choisir différentes plantes aquatiques. Nous vous conseillons de recouvrir 1/3 du bassin avec des plantes pour obtenir un écosystème performant. Globalement, vous remarquerez que les bassins préformés respectent cette répartition : 1/3 de la superficie est en zone de plantation, le reste est de belle profondeur.

Les bassins sont divisés entre plusieurs zones, définies par la profondeur :

  • La zone marécageuse, moins de 10 cm de profondeur : c’est la zone de prédilection des batraciens, celle à chouchouter pour voir venir s’abreuver et se nourrir les grenouilles !
  • Une zone peu profonde, entre 10 et 20 cm de profondeur
  • Une zone intermédiaire, de 20 à 50 cm de profondeur
  • La zone profonde, jusqu’à 1 mètre de profondeur : c’est la zone la plus étendue du bassin, peu de plantes y sont adaptées, hormis quelques variétés de nénuphars et de lotus. En revanche, carpes et poissons rouges s’y plairont. Prévoyez un minimum de 500 litres pour qu’ils puissent vraiment se plaire chez vous !

Dans un premier temps, vous devrez mettre en place les plantes oxygénantes qui poussent entièrement dans l’eau. La meilleure façon de les faire se développer est de les rempoter dans un petit panier plastique (ou un godet troué) rempli de terreau aquatique (ou un mélange moitié terreau aquatique et terre de jardin). Pour qu’elle profite pleinement, pensez à bien déplier les racines lorsque vous rempotez. Lestez le godet à l’aide de pierres afin qu’il ne remonte pas à la surface de l’eau.
Parmi les plantes oxygénantes, nous vous conseillons :

  • Hottonia palustris : c’est une plante délicate, qui présente de petites fleurs blanches. Elle a l’avantage de se planter à seulement 30cm de profondeur (zone intermédiaire) ;
  • Myriophyllum « Red Stem » : à réserver pour les bassins de belle taille car c’est une plante vigoureuse qui s’étend facilement. En revanche elle ne nécessite que 10 cm de profondeur pour la plantation (zone marécageuse) ;
  • Renoncule d’eau : Elle s’épanouit entre 20 et 35 cm de profondeur (zone intermédiaire) ;
  • Lotus : l’incontournable plante zen, pour parfaire l’esprit asiatique d’un bassin (zone profonde).

Plantes aquatiques de bassin

Une fois que ces plantes se seront acclimatées, environ au bout d’un mois encore, vous pouvez rajouter des plantes épuratives comme l’iris d’eau (très décorative et particulièrement simple à entretenir), la jacinthe d’eau ou le nénuphar. Des plantes colonisatrices comme la mentha aquatica peuvent être intéressantes en zone marécageuse car elles camoufleront aisément le débordement de la bâche si vous avez choisi de construire un bassin naturel, tout en permettant aux batraciens de venir se nourrir. Enfin, n’oubliez pas les butineurs, quelques pieds de calthas les raviront ! Leur présence autour de votre point d’eau pourra également les attirer vers votre potager et votre verger, ce qui favorisera la pollinisation.

Foire aux questions
Dois-je déclarer mon bassin ou faire une demande de travaux ?

S’il n’est pas destiné à la baignade et que sa superficie ne dépasse pas un hectare, le bassin n’est soumis à aucune réglementation (fiscale ou sécuritaire). Toutefois, nous vous recommandons de vous renseigner auprès de votre mairie. Dans certains Plan Locaux d’Urbanisme, notamment en zone protégée, il est préférable de faire une déclaration de travaux. Cela peut aussi vous permettre de ménager vos voisins quant au bruit en les prévenant. Bien que non obligatoire, l’installation d’un système de sécurité prévenant des noyades accidentelles doit être envisagée.

Quelle eau pour le remplissage de mon bassin ?

Si vous disposez d’une zone de captage dans la nappe phréatique c’est l’idéal (puits ou pompe de forage). La récupération de l’eau de pluie conviendra également pour un remplissage à bas coût. Le cas échéant ou en ville, vous pouvez remplir avec de l’eau osmosée (vendue en jardinerie). L’eau chlorée des réseaux d’eau potable est à proscrire.

Pourquoi différentes profondeurs dans mon bassin ?

Tout comme les plantes terrestres ne se plaisent pas toutes dans le même milieu et doivent être choisie avec soin, les plantes aquatiques ne s’épanouissent pas toutes à la même profondeur. Afin de favoriser le biotope et l’équilibre entre toutes les plantes (oxygénantes et épuratives) et les différentes zones du bassin, il faut prévoir au moins deux profondeurs différentes. Par ailleurs, si vous souhaitez ajouter des poissons à votre bassin, il sera nécessaire d’avoir une zone profonde hors gel assez vaste pour garantir leur survie en hiver, mais aussi qui leur servira de refuge face aux prédateurs naturels tels que les hérons.