Guide d’achat spécial systèmes d’arrosage

« L’eau n’est pas nécessaire à la vie, l’eau est la vie » Saint-Exupéry.

Cette petite phrase résume bien l’importance de l’eau dans le jardin. Toutefois c’est une ressource précieuse qu’il convient d’utiliser intelligemment. Sans excès, et si possible en optimisant ce que la nature peut nous donner, tout autant que ce dont elle a besoin. Selon le climat et les régions, selon les plantes, les besoins en eau seront différents. Nous allons aborder les différents moyens de se procurer de l’eau d’arrosage, ainsi que les possibilités pour la redistribuer de la manière la plus écologique et pratique possible. Que vous soyez un adepte de la permaculture ou un inconditionnel du jardin à la française, vous trouverez forcément des avantages à opter pour un système d’arrosage économique.

Quelle eau pour mon arrosage ?

Naturellement votre terrain sera arrosé par la pluie. Cependant, cet apport est irrégulier et peu prévisible à moyen et long terme (tout au plus quelques jours à l’avance). Il faut alors le compléter par un apport manuel ou automatique. L’apport varie également selon le type de culture (potager, pelouse, verger, plantes d’agrément…). Quatre possibilités s’offrent à vous pour vous approvisionner en eau d’arrosage :

1. L’eau du robinet : c’est le plus facile. Il suffit de brancher un tuyau à une arrivée d’eau et cela fonctionne. Toutefois, ce système rencontre selon nous de nombreux écueils. Bien que la qualité de l’eau soit bonne (il s’agit d’eau potable tout de même), elle est souvent calcaire et chlorée, ce qui peut nuire à vos plantes. De plus, c’est une eau qui a coût ! Environ 3.98€ par mètre cube en France en 2020. Pour un carré potager de 125cm de côté, la facture n’est que de 7.3€ par an, on peut encore se dire que c’est raisonnable. Mais pour une pelouse de 500 m2, la note très salée s’élève à près de 2900€ ! L’eau du robinet peut donc être une solution d’appoint, pour une balconnière, une toute petite surface. L’idéal serait tout de même de s’en passer, le traitement des eaux est une industrie lourde et polluante…
2. L’eau de pluie : Ressource gratuite, d’excellent qualité et presque infinie sous réserve qu’elle soit stockée ! C’est le nec plus ultra du jardinier. La mise en place d’un système de collecte des eaux de pluie peut se faire très rapidement, en une demi-journée tout au plus vous pouvez mettre en place des bac collecteurs. Les bacs collecteurs se choisissent selon deux critères principaux que sont vos besoins en eau, et la pluviométrie de votre région. Différents modèles existent du plus design (jarre aux couleurs variées qui se marient avec toutes les décos, généralement dotée d’un volume raisonnable pour une petite surface) au traditionnel récupérateur cubique de 1000l (soit 1m3) peu esthétique mais très fonctionnel qui se camouflera à l’arrière de la maison ou d’un abri de jardin par exemple. Ils sont aussi facilement raccordables entre eux pour ne pas perdre une goutte d’eau : si l’un est plein, l’eau ira dans le second. Ils se raccordent simplement à l’écoulement du toit de la maison, du garage, de la serre ou de n’importe quel abri de jardin. La quantité d’eau de pluie récupérable selon la toiture vous permet également d’adapter le modèle selon le potentiel pluie de votre ville. La surface des toitures raccordées aux réservoirs détermineront le volume de pluie récupérable en fonction de la pluviométrie.
   Il est à noter qu’il existe aussi des cuves de rétention d’eau qui permettent le stockage d’eau de pluie. Les cuves de rétention sont presque toujours obligatoires désormais pour les nouvelles construction, car elle permettent de réguler le débit d’eau de pluie qui part directement à l’égout lors de gros orages, évitant ainsi leur saturation. Les cuves qui permettent en option de récupérer l’eau de pluie sont un peu plus chères et devront être couplées à une pompe de relevage électrique ou manuelle afin de redistribuer l’eau dans le jardin. C’est un certain coût additionnel à celui de la construction de la maison, mais un investissement à considérer tant les avantages sont nombreux (très grosse capacité de stockage, pas de perte de place ni de problèmes esthétique dans le jardin car la cuve est enterrée…). Enfin, la capacité de stockage étant très grande et sans restriction, l’eau peut même être utilisée pour les toilettes de la maison !
   Si vous ne pouvez pas installer de récupérateur, quelques seaux, des tonneaux en PVC ou des arrosoirs pourront vous permettre de collecter un peu d’eau tout simplement. Le rendement sera moindre mais suffisant pour un petit potager. Veillez simplement à ne pas la laisser l’eau stagner à ciel ouvert. Vous pouvez transférer le contenu des seaux dans des jerricans ou des contenants plus grands mais fermés. Les déchets apportés par le vent n’iront pas souiller l’eau et en été vous limiterez l’évaporation. Quelque-soit la solution adoptée, l’eau récupérée sera ainsi stockée à température ambiante, vos plantes ne prendront pas une douche froide !
3. L’eau de surface : votre terrain borde un ruisseau et vous avez êtes tenté d’y ponctionner de l’eau, soit avec un seau (attention au dos !) soit avec une pompe. Vérifiez avant toute chose la réglementation, tant pour la qualité de l’eau que pour la faisabilité (autorisations). En effet, il convient de vérifier la qualité de l’eau avant d’en arroser des légumes que vous allez manger et certains départements réglementent le prélèvement.
4. L’eau souterraine : Un forage ou un puits vous permettent d’accéder à la nappe phréatique. C’est un investissement (à partir de 500€ pour un ensemble pompe et surpresseur de taille raisonnable, sans les coûts d’installation) mais qui mérite d’être considéré. Une fois la pompe et le surpresseur installés, vous n’avez plus aucune manipulation à faire. Nous vous recommandons toutefois de rentrer le surpresseur dans un garage ou un abri de jardin au plus froid de l’hiver. C’est une arrivée d’eau gratuite à domicile. Il est nécessaire de déclarer en mairie, un mois au moins avant le début des travaux, la construction d’un puits et la réalisation d’un forage. Son usage est règlementé aux stricts besoins besoin du foyer, dans la limite de 1000m3 annuels. Il est indispensable de se renseigner en amont sur la qualité de l’eau à laquelle vous avez accès. Une eau trop riche en fer par exemple entrainera un jaunissement des plantes.

Focus sur les bonnes pratiques de l’arrosage :

• En été ou lors de fortes chaleurs, n’arrosez pas lorsque le soleil est au plus fort pour ne pas brûler la végétation, et la pelouse en particulier. L’idéal est d’arroser le soir ou la nuit ;
• A l’automne et au printemps, bien que les journées soient douces, la nuit peut apporter quelques gelées, le mieux est d’arroser la matin.
• Arrosez les plantes et arbustes au niveau du pied, pas de feuilles ;
• Privilégiez si possible de l’eau à température ambiante, pas d’eau froide ;
• Pour économiser de l’eau, recouvrez les espaces entre les plantes d’écorces décoratives afin de limiter l’évaporation et favorisez l’hydratation des racines ;
• Ne marchez pas sur une zone que vous arrosez ou que vous venez d’arroser.

Automatique ou manuel

Une fois votre source d’eau choisie, il va falloir l’acheminer jusqu’aux points d’arrosage. Les besoins diffèrent selon les usages, et on peut les classer en deux grandes catégories :

Jardin d’agrément

Vous devez arroser une grande surface de terrain, composée de pelouse, arbustes et zones de plantations. Les besoins sont réguliers sur toute la saison, quasi identiques d’une année sur l’autre, et les zones à arroser sont reconduites d’une saison à l’autre. Vous pouvez vous orientez sur des arrosages automatiques ou semi-automatiques. Ces arrosages régulés sont également moins gourmands en eau. L’ajout d’un programmateur automatique avec suspension de pluie (l’arrosage s’arrête en cas de pluie) évite de gaspiller de l’eau et de noyer son jardin…
Il existe différents systèmes d’arrosage automatiques, dont l’usage est déterminé par la superficie de votre jardin :

• Arroseurs fixes (ou arroseurs statiques) : ils délivrent un arrosage circulaire, sur une petite surface (pas plus de 70m2). Le réglage de la pression permet de gérer la portée de l’eau, sur 5 à 10m. Nous les recommandons pour les massifs ou parterres de fleurs par exemple ou une petite surface de pelouse.
• Arroseurs rotatifs (ou arroseurs circulaires) : Sous la pression de l’eau, deux ou trois bras tournent pour assurer la diffusion de l’eau. Ils permettent une portée plus importante pour couvrir jusqu’à 300m2. Ils sont adaptés pour les pelouses ou des massifs floraux de bonne taille.
• Arroseurs oscillants : l’eau sous pression peut atteindre des surfaces carrées ou rectangulaires jusqu’à 700m2, ils sont composés d’une rangée de buses. L’eau est distribuée en éventail plutôt en hauteur.
• Arroseurs canon : ce sont les arroseurs saccadés à forte pression, particulièrement adaptés aux grands terrains mais déconseillés pour les massifs fleuris. Ils sont réglables sur un angle allant de 25° à 360°. Les modèles récents équipés de turbine sont beaucoup plus silencieux que les anciens.

Les arrosages automatiques peuvent être fixes (réseau d’arrivée d’eau enterré et un ou plusieurs diffuseurs selon la superficie à arroser) ou mobiles (un seul diffuseur, que vous déplacez manuellement, relié à l’arrivée d’eau par un tuyau flexible traditionnel, souvent à enrouleur).
Nous vous recommandons de faire procéder à l’installation des tuyaux enterrés par un paysagiste professionnel. En effet, la sécurité des installations est importante, et les tuyaux doivent être correctement placés pour ne pas être happés par la tondeuse. C’est un investissement mais qui vous apporte du confort et vous permet de faciliter l’arrosage de votre jardin toute l’année sans avoir à déplacer les tuyaux et les arroseurs.

Potager

Au potager les besoins en eau varient selon les saisons et les variétés de plantes. L’arrosage est alors plus spécifique et peut demander plus d’installations si vous souhaitez l’automatiser.

Arrosage manuel

Pour un potager de petite taille, l’arrosage manuel est tout à fait envisageable. Qu’il soit fait à l’aide d’un arrosoir ou d’un tuyau, vous pouvez gérez facilement la quantité d’eau apportée à vos plantations. Certaines apprécieront un arrosage en pluie grâce à la pomme de l’arrosoir ou grâce à un tuyau à jet variable (tous les semis, les plants de carotte, les salades…). Mais d’autres préféreront un arrosage plus ciblé au pied comme les plants de tomates. L’avantage du tuyau tout de même, est que vous n’avez pas à transporter l’eau, un luxe non négligeable quand le potager est éloigné du point d’eau !

Arrosage automatique

Si votre potager prend de l’envergure, un arrosage automatisé peut être un atout pour gagner en temps et en confort. En effet, vous pouvez créer un réseau d’irrigation totalement personnalisé pour satisfaire toutes vos cultures ! A noter que l’arrosage automatique est aussi intéressant lorsque vous êtes régulièrement absent car il permet de maintenir votre potager en bonne santé sans avoir à faire appel à des proches ou des voisins.

• Un arroseur rotatif : Vous pouvez aussi envisager un arroseur canon pour les très grandes surfaces, nous vous recommandons un système à basse pression car il diffusera des gouttelettes plus fines. Mais nous vous le déconseillons pour les plants à grandes tiges flexibles. Il peut convenir pour les semis ou les légumes racines également.
• Un arroseur oscillant : une rampe oscillante est parfaite pour le potager. Semblable aux systèmes pour pelouses, un arroseur oscillant peut se charger d’une grande surface rectangulaire. Il est particulièrement adapté pour la zone des semis, les légumes racines, les choux, les épinards, les salades… Et toutes les plantes basses.
• Micro-irrigation (goutte-à-goutte enterré, tuyau microporeux) : l’arrosage à faible débit est idéal pour les plants en rangs serrés, les semis, les haies, les fleurs fragiles mais tout particulièrement les plants qui craignent les infections si leur feuillage est mouillé (par exemple le mildiou des tomates). Vous pouvez procéder à l’installation des tuyaux microporeux qui serpentent entre les plants, ou en ligne droite tout en le préservant d’une trop grande évaporation l’été en le recouvrant de paille. L’eau sera distillée lentement, et la quantité peut être dosée grâce à la pression. L’arrosage par goutte-à-goutte, grâce à un tuyau percé de petits trous, peut quant à lui s’envisager pour des plants qui sont éloignés les uns des autres pour éviter ainsi de gaspiller de l’eau. Toutefois à la longue, selon la qualité de votre eau, le calcaire peut boucher les trous et donc nécessiter un entretien régulier du tuyau. L’avantage en revanche de ce système est sa plus grande modularité. Il est possible d’installer des minis asperseurs le long de ce tuyau, pour varier les arrosages et les adapter aux besoins des plants. C’est un système plus polyvalent mais plus contraignant.
  Ces deux systèmes de micro-irrigations peuvent aussi être combinés même si vous n’avez qu’une seule arrivée d’eau grâce à des embouts spéciaux.

Focus sur quels critères prendre en compte pour choisir un programmateur d’arrosage ?
Indispensable en cas d’absences, les programmateurs sont aussi un gain de temps au quotidien. Nous vous recommandons de choisir un modèle multi-voies qui permettra de gérer plusieurs circuits en parallèle (pelouse, massifs, potager etc…). L’installation en nez de robinet est la plus courante, et la plus simple à mettre en œuvre car il n ‘y a pas de raccordement électrique, ces modèles fonctionnent à piles.
Les programmateurs déportés peuvent quant à eux être intégrés à une box de domotique afin d’être pilotés à distance, c’est idéal si vous vous absentez souvent. Couplés à une sonde d’humidité ou de pluviométrie, les programmateurs déterminent seuls si l’arrosage est nécessaire, ou se coupe en cas d’averse. C’est le plus idéal pour économiser de l’eau et préserver son jardin.